jeudi 15 décembre 2011

Origine du souvenir

Bam! Une émotion au coeur.
Elle est là, elle s'est emparée du royaume, elle le possède, il est saisi, occupé, par surprendre, par assaut, par abordage, éminent et discret, on n'a rien vu, rien senti, rien préparé, elle est simplement là, entière et pleine, elle prend toute la place.
Mais quelle est-elle?
On tente de comprendre.
C'est quoi ce truc, c'est quoi, je le connais, je l'ai déjà vu, vécu, ressenti, éprouvé, quand, quand, bon Dieu, quand donc? C'était quand, c'était quoi, avec qui, comment? Un film, nan, pas un film, c'est bien trop fort en moi...

Ce soir en Inde sous les étoiles que l'on prenait pour des soeurs?
Sous les palmiers mouillés, à peine sortie du puits?
Dans l'antre biblique de Nazareth, de Bethléem, le long des feus bengali de la plage, dans l'écume de laquelle dansaient ces statues faites de porcelaine?
Mais alors, pourquoi cette peur?

Pourquoi cette peur panique, ce sentiment de connaissance, presque trop grande, trop profonde et trop forte: c'est le malheur, c'est le malheur, c'est le malheur que je touche du doigt.

Sourire, écouter, rester présente, rester concentrée, quand tout en nous hurle et se dresse et craint et tente de prévenir du danger.

C'est le malheur, c'est le malheur, c'est le malheur qui est entré.

Peut-être n'est-ce qu'une impression, peut-être une sensibilité trop accrue, trop écoutée, peut-être des sentiments mêlés, peut-être même un vieux rêve, des craintes d'enfant? Qui sait? Ce n'est pas la première fois.
Et j'espère en mon âme me tromper.
Et j'espère en mon âme me méprendre.
Et m'en remets à la vie, qui toujours, elle, saura, toujours, apaisera.

A elle.
A la vie.
Je m'en remets.





jeudi 8 décembre 2011

J'aime. (Dans une forêt mexicaine).

L'énergie sexuelle agite, éveille, tend, fait entrer en vibration. Elle annihile le sommeil, excite chaque cellule, chaque nerf, chaque pore. Chatouille chaque terminaison. Elle implore et provoque le mouvement, constamment.
Pas de répit, pas de pitié, elle est en toi: tu es baisé.

L'énergie amoureuse est vaste, profonde.
Tel un soupir, une infinie respiration.
Elle s'empare, prend possession.
Elle ne demande pas permission, devient ton coeur, chaque émotion.
Elle est intrinsèquement ton être, ton moi étant.
Elle s'infiltre et s'immisce, pour mieux par toi s'épanouir, sans nul arrêt, jamais, jamais, et, dans une infinie constance, par toi, en eux,
se reproduire et se multiplier.




vendredi 18 novembre 2011

The Cachemirian Tantristic Way

Lala... Tout doux... Tout doux...
Ne plus s'attacher aux mots, ma belle, mon ange, mon enfant, laisser faire et laisser glisser, laisser les bons temps couler, je t'aime et je te caresse, the cachemirian tantristic way.















(A bientôt, ma beauté, mon âme,

A bientôt,
Ma vie,
Mon aimé(e). )



lundi 7 novembre 2011

Une année- novembre 2011

Echappatoire, Edgar, sérieux, ça y est, j'en ai marre, on peut pas passer sa vie dans un saxophone quand la Mongolie extérieure vous tend les bras, elle est là, elle attend, elle appelle, elle harcèle le cortex contendant d'espoir et de vie et d'envie et--- je suis irritable, soir et matin, et derrière la colère, le chagrin, celui de ne pas encore être emmenée, emportée, prise, salut ciao bye bye j'me casse j'me taille je mets les voiles on m'embarque les amis, nos vemos de l'autre côté, je vais partir suivre, les gars, enfin suivre sans me retourner, ou si peu, juste essayer de comprendre ce qu'on me raconte, voir ce qui par l'autre est vu, et par l'autre exploré, le monde en ses yeux, la terre par ses travers aimés,
sans se départir, non, mais s'abandonner, oui, mais s'enrichir, simplement, longtemps, longtemps...

I wish...
Ô...




How i wish. 

jeudi 20 octobre 2011

Mon Eurydice

L'amour qu'elle a pour lui est différent de celui dont elle a l'habitude, différent de cet amour passionnel et trouble et non réciproque qui lui tombe habituellement dessus, la dévastant, l'emportant, avec piqûres et frémissements, et auquel elle sait que jamais nulle réponse. 


Avec lui, chaque esquisse, chaque geste, chaque mouvement... vu, perçu, pris en compte à sa juste valeur, et à chaque fois, elle reçoit, en retour. 
Du coup, la crainte, évidemment, car elle ne peut se permettre de foncer dans le mur, gegen die wand, yallah! avec force rakia, non non non, pas cette fois.


Cette fois, derrière le mur, il y a ce songe trouble qu'elle ne connaît pas, mais aperçoit, déjà, qui lui étreint le coeur, tant et tant qu'elle a peur de faire le pas fatal, celui qui fera tout disparaître, qui prouvera le mirage, le rêve éveillé mais non mérité, la faute répétée, la brèche infernale du bonheur envolé. 










Elle veut pas perdre son Eurydice et s'en trouve toute déboussolée.

mercredi 19 octobre 2011

La mascarade



Celle qu’on n’est plus

Les mêmes mots, les mêmes corps, les mêmes décors- l’impossibilité de rien retrouver.

La facilité de la nuit, le désespoir du jour et de la routine.


Lisbonne, Berlin, en deux temps.


Lisbonne, Berlin, la nuit, le retour vers l’inconnu.


Ou alors les flash forward: voilà ce que vous serez.


La légèreté, l’impression de tenir un moment qui n’existe qu’en soi, qui plus jamais ne reviendra, l’audace, ce que l’on raconte de soi.

Le problème des frontières- personnelles, professionnelles, amoureuses.

Passer de l’autre côté.











Pourquoi, comment se fait-il que quelqu'un aimant autant passer les frontières, éprouve cependant tant de peine à le faire, lorsque c'est autrement que géographiquement ?



mardi 18 octobre 2011

Je ne veux plus voir personne. (Sur mon petit tapis volant)


Débranchez mon téléphone, le frigidaire,
N'y pensez plus. 

**

Il a conduit deux heures comme un fou.
Il arrive.
Et là, il a peur.



Je te donne, tiens, cadeau, pour chaque billet sorti d'un soutien-gorge, le crissement convenu d'une guitare, pour chaque regard en sachant long, un intello en bleu de travail, pour chacune de ces femmes dont tes héros chantent le nom, de l’eau de vie slave le douloureux frisson; pour chaque secret livré à une autre, les matins brûlants des boulevards, les nuits de champagne hostile, les citations à même le mur, sur ma peau de leur encre la piqûre, et leur gourmandise, et leur brutalité, et leur maîtrise passionnée, et leur tendresse teintée de cynisme...

Oui.

Je suis jalouse.











.

vendredi 14 octobre 2011

Jambon triste- septembre 2011

Sad ham, Hussein.

Le blues. Celui qui vient se coucher contre toi, pendant ton sommeil,
doucement, tout doucement, pour mieux ne pas te réveiller,
et t'enveloppe de son halo nébuleux, insoupçonné, pour alourdir ton coeur d'une mélancolie sourde et profonde, que tu ne comprends pas, que tu acceptes, déjà, qui est devenue tienne et avec laquelle tu vivras, un temps.




jeudi 13 octobre 2011

La vérité dans la baignoire

Le drame est où on ne l'attend pas,
dans le bonheur, le calme plat

"Vous n'le voyez pas? mais c'est à l'intérieur!"

Du fond de la baignoire, il dit la vérité:

il est la quintessence, la profondeur, l'inespéré
il vit, brûle et rugit, dans chaque cellule de l'être aimé

il est matière première, il est affolante constance

Et partout, et toujours, on le retrouve où on le crée
il est en nous, en eux, il est cent fois miraculé

Enfin je peux m'abandonner À la vie, à son quotidien.
Il est, à jamais, le chemin.





lundi 10 octobre 2011

Vénéneuse Antre

Il est une cuisine baignée de lumière verte, dans laquelle il fait bon s'arrêter. On y sirote un verre, on y fait une rencontre, on s'accoude, on s'endort, on vaque aux plaisirs de la vie.

Parfois, un serpent vient onduler de ses courbes sinueuses le long du comptoir en bois, jusqu'au petit abat-jour kitch que l'un des maîtres a posté là.

Ils sont trois. Trois sorciers qui tour à tour mijotent, et dans l'arrière-pièce font mijoter, la sauce à laquelle nous seront tous mangé.

Nous le savons, plus ou moins vaguement, plus ou moins consciemment, mais nous y aventurons tout de même.

Passé la porte nous coulons là des jours heureux, dans l'ivresse et le rire, et cette pointe grisante d'angoisse à savoir que oui, le destin se joue là, que derrière nous, le chaudron, le bois, le feu follet faisant lentement monter l'ébullition, et que bientôt, (délice! ô abnégation!) nous saurons par lequel nous viendra le poison...



jeudi 6 octobre 2011

Chaos? Cadeau. Ou l'année 2011...


Malgré le souk, le drame, malgré ce goût pour l'infernal,
il m'arrive tout de même de reconnaître l’arbre au milieu de la forêt

Celui qui me sourit, m’appelle

Celui à qui, oui, j’appartiens

Quand bien même rien ne le prouve, quand bien même ils n'y voient rien



Et ce qu’il reste de douleurs autres, il les devine, il les comprend,

C’est près de lui que je viendrai les faire une à une s’écouler,

Pour les mêler ensuite à la terre,

Et en faire de l’argile colorée. 






lundi 26 septembre 2011

Fatigue


La fatigue me guette mais jamais ne m’attrape. Tant et tant elle me rate que j’en suis épuisée.

Epuisée de n’avoir jamais été attrapée.

Ta peau, mon amour qui n’est pas mon amour.
Ta peau contre moi qui seule m’apaise
Ta douce peau qui seule m’offre repos

Garde-moi, mon amour qui n’est pas mon amour
Garde-moi toute une nuit contre toi

Qu’Enfin
Je dorme
Un peu






mardi 20 septembre 2011

Carrots









Don’t go away travelling my love, please, for once, don’t leave without me, take me on your donkey, i’ll fetch the carrots and we’re gone.
Besides, I’m a better rider than you are.

Dans la bouilloire- 03 juin 2007

Dans une heure, Paris, merci mon Dieu.
Ecrire à la manière de Michel Vieuchange: mal au crâne insidieux, ainsi qu'à mon beau pirate, fatigue extrême, yeux piquants, nez irrité, courants d'air glacé dans les reins, les épaules, les autres endroits improbables.

"Fais moi une liste exhaustive des endroits chatouilleux."

Pas amoureuse.
Mais apprivoisant la tristesse, cultivant le manque, car ce sont là les attributs de la vie.
Je ne maîtrise ni la frustration ni l'ennui.
Et ai compris, enfin, ai confirmé que pour me trouver pépillante et gaie, il fallait m'avoir sortie de la prostration. Je suis venue à toi, Nicolas, tu vas pouvoir m'écouter bavasser longuement.


Donc, satisfaite.
Et peut-être même un peu plus.

Envie d'encore, mais on va rester calmes.
C'est la loi du sort, Hector.
Etre dans la balance n'est déjà pas si mal.




Pleurer


Pas grand chose à faire, pas grand chose à penser.
Du coup petit fantasme qui ne mène pas encore très loin.

Au petit matin, agressive et en envie de solitude, en réalité juste mal réveillée par la nuit sous la lune, elle partit donc seule vers la mer, disant n'avoir aucune envie d'aller se coucher, et les deux premières marches en béton descendues, se mit aussitôt à trembler de la lèvre inférieure, telle l'enfant perdue qu'elle avait envie d'être, sanglotant, madone de quatre ans, fragile et de tous abandonnée- je suis seule ce soir, ils m'ont laissée tomber, je les aime, mais qui aimè-je? le regard perçant, le kimono géant? que je m'en vais lasser ô combien rapidement, puisque tous, chacun, après les uns, les autres, s'épuisent ou partent, ou ne s'intéressent plus ou-- ou-- ou-- ou oui, pleure, pleure, petite fille délaissée, oh oui pleure, pauvre âme, pauvre esseulée, belle enfant triste...
Nul ne viendra te consoler...





Mais les larmes ne coulent pas, et elle sait qu'il est faux, son cinéma, que pas triste, simplement fatiguée, et que les hommes qu'elle aime, s'ils demeurent en son coeur, y vivent en âmes aimantes, de loin, veillant au grain, et qu'il n'y a pour l'instant pas à s'en occuper, 
car qui vivra verra, qu'ils sont là, dans sa vie, quelque part, et cette seule pensée réconforte et réjouit,
que finalement pas pleure, folle enfant fatiguée, car tu es entourée,
et le rocher contre ton dos, doux

Tu as devant toi l'immensité de la mer ou de l'océan (elle ne sait pas, elle ne sait plus, elle ne sait pas si l'a jamais su) et lui as dit bonjour de leur part, comme demandé par eux, ses aimés, ses complexes, 
ses presque, ses peut-êtres, 

Attentifs 
et radieux...






vendredi 16 septembre 2011

Bleu


Le drap bleu le long de la fenêtre devenait doucement, tout doucement, une toile enchantée, quelque chose d’oriental, qui serait venu de loin, un village à même la roche bleue d’une falaise merveilleuse, constellée de pierres précieuses, de milliers de minuscules masques africains violacés…


Normalement, elle aimait la montée en puissance, le pic, le cap, la péninsule; mais avec lui, le début, la fin, le pendant le longtemps le tout, le wooo le waaa le chabada: 

Son corps est le sien, elle sait plus qui elle est, des couleurs, des images, des idées la transportent, elle est une vendeuse de crayons dans un magasin plein de couleurs, elle habite une station de métro taggée d'un arc en ciel, elle est… avec un arbre, sans doute, déguisé en homme, quel était ce conte africain déjà?

Elle est tout ça.




mercredi 14 septembre 2011

When you are but a frog


Serais-je une grenouille?
A focking frog?



Tout d'un coup, à l'extrémité de mes doigts, de mes mains, des puits de désir et d'envie, surfaces enchantées, délices inassouvis, soif puissante et tactile qui transforme tout ce qu'on touche en... en or?
Non, ce n'est pas là du métal froid mais... de la soie? vivante pourtant, et animée... 
un corps, une peau, de la chair
un horizon large et ouvert
une avalanche, une cascade
la vie, l'amour, la cavalcade

Devenue une grenouille enchantée!
On m'a changé, on m'a ravie
Je découvre, mûe, ébahie, un enchantement indécent,
un fol élan, trouble, choquant



Je ne comprends rien à cette jungle mais vais m'y perdre avec délice... Emportée... Enfin...











mardi 13 septembre 2011

vendredi 9 septembre 2011

Seil Tänzerin


Ca me tombe dessus. Mon ventre noué s'ouvre. De la chaleur. 
Oh non...
Oh non... 
Je me l'étais pas dit, me l'étais pas avoué. Mais c'est là, que veux-tu, pauvre âme, pauvre enfant... Tu peux pas lutter...

- I don't know.

Je sais que je mens.

Et j'entends à nouveau ses "I don't know" à lui.


- Amélie, if you don't know, it means you are...

Petit frère arbre, je te vois. Petit frère arbre, ce n'est pas fini...


















lundi 22 août 2011

21 juillet 2011

Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre
C'est regarder ensemble vers le troisième larron




lundi 1 août 2011

À marée changeante




À chaque fois mon cœur se serre, comme un petit animal qui encaisserait des coups.

À chaque fois il se rouvre malgré tout, car le débat n’est plus là:
je suis une algue dans la marée mouvante,
il faut aller avec le flot, ne pas s’en faire, ne pas s’arrêter ni s’immobiliser,
garder le flou le vaporeux, l’ondulant du mouvement de la mer,
et encore et toujours, se laisser faire, se laisser emporter.

mardi 19 juillet 2011

Oui...



Je me souviens maintenant de ce qui m'avait tant émue et touchée dans la fin de cette dernière conversation, dans ce lit, désormais délaissé, occupé par un autre, que je ne connais pas, que je n'ai jamais vu...

Il finit de me parler, de me raconter, de m'expliquer.
Je l'écoutais.
Je réfléchissais une dernière fois- avais-je encore une question? Quelque chose à dire? à demander?
Non. 
Je savais. J'étais reconnaissante. Apaisée. 

- Okay...
- Okay?
- Yes. Okay...

Et nous nous sourîmes.

Plus tard, bien plus tard, je retrouvais la mélodie:

"- I can't see anything that I don't like about you.
- But you will! But you will. You know, you will think of things. And I'll get bored with you and feel traped, because that's what happens with me!
- ... Okay...
- ... Okay..."


et tristement, et, doucement, 
mon coeur 
fondit...






lundi 18 juillet 2011

Of ze power of ze triangle

Faille spatio temporelle.
Again.
In the well, ôoooooo the mighty mighty well.

Il est dit que jamais jamais une ligne droite et confinée, non non non non non,
toujours toujours un glissement, hop! une échappatoire, un courant d'air, d'eau, un trou noir, un empoisonnement enchanté, tout est à recommencer, REVOLUTION! Liberté! Même quand tu voulais t'attacher... Eh ouais.... eh ouais ouais ouais ouais.
C'est pas si simple, c'est pas si posé, mais finalement, que rêver de plus, de fort, de davantage, inimitié-sacrifice, oralité-orifice, un ballon d'air chaud vole là haut, c'est la première fois que tu le remarques, chaque jour, chaque jour une différence, une nouvelle ère, un nouveau départ.




It's exhausting. But it's not boring.

Espoir.

mercredi 13 juillet 2011

Je vais me faire tatouer un mini triangle sur la fesse. Si petit qu'on pensera qu'il est le même que votre grain de beauté.

lundi 11 juillet 2011





La nostalgie de ce qui n'est plus, de ce qui a à peine été, trois, quatre heures, qu'en savais-je vraiment?
Retourner au présent. Esperer qu'un jour, à mon insu, cela sera à nouveau.
Ne pas forcer.
Tout cela ne m'appartient pas.
Et c'est là toute la douleur, et la beauté.



mardi 28 juin 2011

Décalcomanie

Qui de l'oeuf ou de la poule?

Tu éprouves, tu ressens, tu n'as absolument aucun raisonnement, ça te prend juste comme ça ça te frappe bam! pan dans la gueule, ça te saisit d'un grand coup et tu restes ébahie, émerveillée, époustouflée devant ce génie- la vie- l'explosion des sens et des expériences, un grand bordel cosmique, magistral, magnifique et monumental, tu es amour ét vérité, union suprême, fusion, tout unique, fondamental et mirifique, la vie, la vraie, entière et incroyable dans sa quintessence suprême.
Et là, devant toi, deux yeux.

Décalcomanie.
On applique à l'être auquel on fait face les sentiments exaltés éprouvés à l'instant.

En va-t-il donc des hommes comme des tatouages Malabar?



vendredi 24 juin 2011

Deux ou trois choses que je sais d'elle

Lorsque les nuits sont courtes et sans sommeil
Lorsque le pollen tombe comme le ferait la neige
Lorsque les vitres sont embuées

Lorsqu'un feu brûle à l'intérieur
Et qu'il lui faut sortir

Lorsque les pavés sont trempés

Lorsque le calme est plat
La mer silencieuse
Lorsque les espoirs se sont tus
Que les vagues se sont effacées

Lorsque la douceur est tristesse
Que la chanson se fait soupir

Lorsque le mensonge est heureux
L'oreiller, complice

Lorsque des histoires dans les yeux
Elle écoute


Alors

Je sais

Qu'elle m'aime





vendredi 17 juin 2011

Ton Cheshire m'est compté

Je suis un chat qui passait par là
Une gouttière qui s'est laissée faire
Un hurlement vers le firmament

Mais que vient-elle faire dans cette galère?
Encore
A nouveau

C'est moi qui rit dans les montagnes, moi qui rougeoie dans l'air du temps, ton Cheshire m'est compté et mes sept vies sont bottées, parées, ready? steady? go, jamais ne m'arrêterez je parcours le cristal, donne mon coeur à la haine; à la Bohême, ces ombres changeantes et trébuchantes, un air de gloire, un air de peine, la victoire et l'oeil de la hyène

Vous êtes faites pour l'Amour, ma reine
Et ne l'ignorerez plus longtemps







mercredi 8 juin 2011

Mon parapluie Arthur









Être dans l'action, le fer, 
ta vie, ton œuvre, ta carte postale,
allons, allons, faisons, lançons nous,
l'un et l'autre,
l'un à l'autre,
de quoi avons-nous peur, de quoi avons-nous, cœur, frère, l'envie, le râle, le souffle et non le maintien? 






Purple Rain





J'ai une envie de t'écrire viscérale.
Tu dois me manquer, en réalité. 

A force de te lancer des poèmes en voiture, comme jadis en vélo au pavé de Paris, j'ai oublié le temps couru, la distance écoulée. 

Tu me manques. 


mardi 31 mai 2011

On se perd- Automne 2010



Dans cette brume de nerfs, de peau qui se ride, de psoriasis venu grignoter notre cuir chevelu pour nous donner les signes- oui ma vieille, toi aussi, tu vieillis.
Et tes amis partent.
Tu rentres seule dans ton appart, et cette fois-ci, si, tu es bien rentrée seule de ta nuit.







Le double reflet d’un même miroir- une nuit à Lisbonne, celle de la brume éthylique, de la légèreté, de l’audace. Celle des retrouvailles, de la mascarade, et du doute.
Un corps nu que l’on observe, un corps nu que l’on interroge.

Regarder l’autre avec étonnement, voire condescendance. Quand ce n’est nullement ce qui nous habite.
Qui est cet être posant une main sur moi ? Pourquoi ? Que fais-je là ? A quoi on joue ? Et en même temps, que ferais-je, si je n’étais pas là ?

La mascarade, le mouvement répété, incessant- eh oui, c’est nul, quand hier c’était transcendant. C’est vide de tout, de sens, et de sang, on fait semblant, quand soudain, éclat, éclair, il y a finalement de l’amour le mystère puisqu’à nouveau touchée, en plein cœur, en pleine tête, à nouveau prête, et abandonnée. Délices.





Et encore et encore- vaincre la mort, c’est donc cela que chaque jour nous faisons. Et c’est déjà une raison.











-          A quoi tu penses ?
-          A Prague.
Oui mon cœur qui n’est pas mon cœur, je pense à Prague, et que veux-tu que je te dise.

-          T’as failli répondre « Au boulot ».
-          Ah nan… quand même pas… jamais.

Je suis vexée. Je souris mais je suis vexée. Qu’est-ce qui, chez moi, peut évoquer cela ? Ne suis-je pas la femme qu’ils me décrivent, traînant avec elle son aura de fantasmes et de plaisirs inassouvis ?
Non, je suis aussi celle qui répond « Oui » comme elle bâillerait, à son amant qui la reprend, celle qui rougit à certaines pensées, celle qui met des heures à avouer, celle qui jamais le doigt ne lève, et qui tout bas, pense.









vendredi 20 mai 2011

Citron poivre chocolat


Rentabiliser complètement l’appartement de Jérôme. Nécessaire et obligatoire.

Bon, et d’autre part, besoin, car triste le soir et le matin. Besoin de donner du goût à la vie, un
autre goût, citron poivre chocolat, quelque chose en somme.

Bambous verts d'un orage qui ne gronde pas.
La maison est trop grande pour moi.

Faut se rappeler qu’il me fait, qu’il m’a fait peur, faut se rappeler qu’il est cinglé, faut se
souvenir qu’il n’est pas à moi, qu’il n’a pas de désir pour moi, que je résiste à lui, que je
m’ennuie avec lui, que je suis pesante, silencieuse, discrète, maladroite avec lui, que je suis
posée sur un lit, attendant, ni moi ni une autre, satisfaite de trop, satisfaite de n’importe quoi,
insatisfaite de tout, attendant, espérant, vie intérieure, quand l’extérieur est mort, et qu’il ne
fait que pleuvoir dehors.

But no no no, I will go, I have to go, what is there to do or say. We can’t live together.

Et c’est faux à nouveau, je me mens, je me raconte des cracs, avec toi non plus je peux pas.
La solution réside peut-être dans l’échange de livres. Oui, j’avais besoin de lire les mêmes
livres que toi, de savoir qu’à travers le décalage géographique, sentimental, alcoolique,
hormonal, nous puissions nous retrouver derrière des mots.
J’avais besoin de toi, j’avais envie de toi, et je me réfugiais auprès de Solal.






jeudi 19 mai 2011

Rain

J'aime pas les talons claquants dans le couloir

Les matins dans les ascenseurs

J'aime pas les "- ça va? - il faut bien"



J'aime pas les regards heureux des imbéciles en meute

Les blagues de collègues entre eux

J'aime pas les en-cas de midi achetés dès onze heures, pour être sûrs de pas se retrouver sans choix

J'aime pas le carrelage froid


J'aime pas les baisers routiniers, hauts, sur la pommette


J'aime pas la soufflerie des frigidaires



J'aime pas quand la porte des escaliers de service à la dérobée est fermée

J'aime pas les toilettes partagées


J'aime pas les gens qui n'entendent pas les vélos arriver

J'aime pas leurs chiens


J'aime pas la grosse chaleur dès le matin

J'aime pas les bus trop pleins

J'aime pas qu'il pleuve sur mon vélo resté seul, dehors



J'aime pas dérailler



J'aime pas la graisse noire de la chaîne sur mes doigts

J'aime pas les passants jamais là

J'aime pas quand il me répond pas.









mercredi 18 mai 2011

La Poison

Comme l'habitude reprenait son cours, comme la crainte s'était estompée, l'attente effacée, comme le jour était redevenu facile, et doux, les marguerites matinales clémentes, la rangée des arbres ordonnée, le matin au matin semblable dans son étui de coton vert, j'ai lancé une nouvelle flèche, petite, toute petite, telle la reinette.

Et,
À nouveau,






j'ai hâte.

mercredi 11 mai 2011

Le voilà devant moi. 
Et je suis surprise de son effet immédiat- tout de suite, je souris. 
Un sourire à la fois fraternel (je t'ai retrouvé, toi, mon connu), séducteur malgré moi (le jeu reprend), et ému, aussi... (C'est toi. C'est toi... et j'avais oublié ce que tu me faisais...).









J'ai longtemps cru, en entendant prononcer le mot "fiduciaire", qu'on me parlait de "fille du ciel". 

mardi 3 mai 2011

L'épreuve.

Le reflet de ses yeux teintait de tristesse le paysage à travers la vitre du train.


vendredi 29 avril 2011

L'amour à l'échelle hectares





Everything is unfolding in the utmost perfect way.
Combien j'aime cette vie, cette ville, tout ce qu'elle dégage et promet.
Si Paris est mon âme, New York est mon coeur ou quelque chose du genre, le moteur propulsant l'énergie dans mes veines, celle qui depuis jamais ne me quitte. J'ai retrouvé, en quelques heures, tant d'endroits.





Incroyable de parcourir ainsi une entité aimée, de retrouver un coin, une boutique, un café, comme on regarde avec délectation, comme devant un miracle, les grains de beauté connus sur la peau de l'autre.
Un amour à l'échelle hectares, qui contient douze millions d'autres âmes pamoisées.
Un amour que je n'aurai pas assez d'une semaine pour arpenter.