mardi 28 janvier 2014

Paroles paroles paroles

Toujours et de tout temps les mots m'ont fait quelque chose.
Cette impression qu'ils ne recelaient pas seulement leur sens, mais également l'essence de tout: du lien, du sentiment, la cristallisation du souvenir, le condensé de l'émotion. Qu'à travers les mots utilisés pourraient vivre à nouveau des amours passées, qui s'élèveraient devant nous, génies sortis de leurs lampes.
Et que faire, lorsqu'on craint de voir certains génies apparaître?
Et que faire, lorsque ces lampes recèlent notre plus profonde intimité, celle que jamais l'on ne voudra partager, avec d'autre qu'avec l'être aimé?

Est-ce trop? Y mets-je trop du mien? De mon fantasme, de mon imagination, de mon impression, de ma peur?
Faut-il savoir rester tranquille et confiante, forte de la conviction que les mots ne possèdent ce pouvoir que lorsque échangés entre nous, de lui à moi, et qu'importe si d'autres écoutent? Les mots seraient-ils alors aux autres couverts, cachés, entre les lignes indéchiffrables, et à nous seuls offerts?

Je l'espère…





vendredi 10 janvier 2014

Chantier? Ruine? Etranger?...

Il en est de l'amour comme des chantiers de ruine.
Comprendre la ville. L'appréhender. Se savoir en terrain étranger. S'adapter. Réapprendre à penser. Découvrir. Réfléchir. Accepter. Changer.


Entrer dans une maison sans électricité, et monter aux étages, malgré le vide, le silence, malgré la grille ouverte, les portes défoncées. On est en Chine, pas à Washington, ceci n'est pas un squat, c'est une exposition. Rooms. Allons-bon.




Pénétrer un chantier, les ruines d'un quartier. Se rendre compte que la musique que nous avons aux oreilles rend plus accrus encore nos autres sens: alerte! alerte! qui va là? qui s'approche? qui je vois?
Personne.
Y a personne et t'es seule. Et tout. va. bien.
Alors? Instinct?
De toujours? Qui sommeille en toi?



Peut-on apprendre à changer ce qui en nous a toujours été? La connaissance d'une certaine ville, d'une certaine vie, d'un certain rapport à l'urbain, à l'humain?

Car il en est de l'amour comme des chantiers de ruine, et lorsque le beat se fait violent, que l'alcool se fait présent, et les regards lascifs, c'est en réalité notre interprétation du tout qui le rend blessant, alarmant, fleur bleue contondante qui ne nous lâche pas.


Réapprendre. Savoir où l'on est. Où l'on a atterri. Un nouvel homme. Un nouveau pays. Lire la carte. Voir que les rues ne correspondent pas. Dakar, et pas Paris les amis. Berlin, et pas Pékin. T'as compris.

Peut-être.
Peut-être bien que oui…

mardi 7 janvier 2014

NYC insomnie

08/12
Bon alors oui, c’est quoi la vérité ? La vérité c’est que ça fait trois mois ma cocotte, eh ouais, ça y est c’est officiel, record battu je crois, sans raison fixe.
Ouais, et t’as attendu 25 ans pour le battre ? Pas vraiment fière de toi.
Rentabiliser complètement l’appartement de Jérôme. Nécessaire et obligatoire.
Bon, et d’autre part, besoin, car triste le soir et le matin. Besoin de donner du goût à la vie, un autre goût, citron poivre chocolat, quelque chose en somme.
Est-ce qu’il le comprendra, et au-delà de ça, est-ce qu’il le voudra ? J’aimerais tellement qu’il le saisissie, rien de moins compliqué, en version sous-titrée.
Plus de sous-entendus subtils, c’est presque littéral, et il y en aura malheureusement de moins en moins à mesure que le temps continuera de passer.
Donc, par pitié messieurs, ne faites pas tomber plus bas la langue française en traduction, laissez-lui cet honneur de savoir fleurer bon le mystère et le feu félin.

09/12
Ce que je veux ? Une nuit. Des bulles dans le champagne. Et je suis sûre de ne pas être la seule.
Car c’est universel, diaboliquement banal.
Mais néanmoins essentiel.
Et le fait de recommencer à écrire n’aide pas, pour une fois. Ca donne l’habitude de se creuser les méninges, mais ne fatigue pas le corps.
Qui comprendra ?
Toi dont l’œil frétille, que tu arrêtes de ton doigt qui serait disgracieux s’il n’était pas puissant ? Tu es à cette frontière, de l’épaisseur et de la force, de la masse et du félin, du cheveu en dread et de l’œil pétillant.
Et si nous étions dans un autre monde, tu me ferais rire, certes, mais voila. Mais voila nous n’y sommes pas et l’odeur douceatre me suit parmi les couloirs de la nuit, lorsque les interrupteurs se font rares, et les cœurs battants.

Ca devient violent.



lundi 6 janvier 2014

"Romain Gary, Emile Ajar Regards croisés"




"Ma colombe! - et que ces mots avaient donc besoin de t'être rendus! - Rien ne vaut d'être tenté que le goût de tes lèvres ne pourrait accomplir, et l'on peut peut-être vivre loin d'elles, mais à la manière d'un exil…"
Les Clowns Lyriques, Romain Gary.





























Enfin!

Merci à Antoine!
Et à tous les autres!