lundi 10 octobre 2011

Vénéneuse Antre

Il est une cuisine baignée de lumière verte, dans laquelle il fait bon s'arrêter. On y sirote un verre, on y fait une rencontre, on s'accoude, on s'endort, on vaque aux plaisirs de la vie.

Parfois, un serpent vient onduler de ses courbes sinueuses le long du comptoir en bois, jusqu'au petit abat-jour kitch que l'un des maîtres a posté là.

Ils sont trois. Trois sorciers qui tour à tour mijotent, et dans l'arrière-pièce font mijoter, la sauce à laquelle nous seront tous mangé.

Nous le savons, plus ou moins vaguement, plus ou moins consciemment, mais nous y aventurons tout de même.

Passé la porte nous coulons là des jours heureux, dans l'ivresse et le rire, et cette pointe grisante d'angoisse à savoir que oui, le destin se joue là, que derrière nous, le chaudron, le bois, le feu follet faisant lentement monter l'ébullition, et que bientôt, (délice! ô abnégation!) nous saurons par lequel nous viendra le poison...



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