lundi 10 janvier 2011

Chennaï- mensonge n° 2, l'après midi

Certains hommes ont des regards bosniaques.
Troublants de vie et de profondeur. Le contact physique avec les aliments, les condiments, contact ne passant pas par la bouche, contact autre que celui de l'enfant, fait-il davantage appel à la sensualité?
Les couples indiens mangent-ils au lit?
Oh non, ils m'ont apporté une serviette et de quoi me rafraîchir la bouche d'anis. Est-ce le départ? Les quitter?
Vous mes frères, mes marins, tels les arbres?
Ou est-ce pour mon voisin disparu? Je devrais apprendre à nouer le tissu ainsi de manière à ne pas trop souligner les hanches. C'est joli, pieds nus, les hanches.
Envie de retourner me balader? Je ne sais pas encore.
J'aime et découvre et aime à découvrir.
Je souris de l'absence de mes dents. Si présentement je prends une serviette en papier et m'éclipse pour aller me moucher, ils vont tous penser, cette occidentale, elle a rien pigé.
Mais impossible de le faire sans qu'au moins l'un ne me voit. Toujours une paire d'yeux rivée sur moi.
Au rythme des brises et des ventilateurs. Agréables d'ailleurs.
Ma jupe se soulève et l'on doit voir mes bleus. Femme battue en Inde.
A couture défaite, traînant dans les égouts. Mexique dans la Mousson. Voyage, voyage.
Enfin le café se vide lentement.
Il est trois heures.
Je ne suis plus du tout décalée.



J'arrive à la fin, à la fin des moyens, déjà.
Le pied.
Sollicité et intégral.
Viens, mon amour, reprenons la vie que j'avais.
Tu joueras au gré des cours, j'écrirai, je flirterai, pour mieux te plaire et toujours me loverai dans tes bras, tu seras libre et léger, tu me raconteras je me tairai, un peu gênée, un peu surexcitée parfois, rieuse ou solitaire, je te regarderai être, et malgré tout, malgré toujours, t'admirerai.
Nous serons beaux vagabonds et nous nous laisserons faire ensemble, chacun.
Mon amour, bientôt mon ami, pas encore mon frère.




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