mardi 5 avril 2011

Prendre le monde, faire comme s'il était plat.
Plat, mais vraiment.
Plat, dans le genre plus plat que moi t'existe pas.
Une seule dimension, donc.
Et tout d'un coup, on regarde un arbre, un tronc, et on se rend compte qu'oH!-MoN!-DIeU!!
Mais il est ROND!!
Il est rond, il est cylindrique! il prend forme dans l'espace, il existe de manière volumineuse (et pour la première fois ce mot ainsi m'apparaît) de manière volumineuse, donc, devant moi.

Et soudain je regarde au-dessus de ce tronc, là même où sont les branches, encore fines, tortueuses et nues de l'hiver, où fleuronne à peine l'espoir d'un bourgeon, une lueur jaune ou verte qu'on n'aurait pas osé esquisser, comme un mouvement inscrit dans l'air et non fermé, non accompli, quelque chose de l'ordre du rêve, du sentiment, que l'on devine pourtant.
Et soudain, merveille!
On en distingue par dizaines.
Tous sont là, alignés, parallèles, en droites verticales et perpendiculaires, tous autant qu'ils sont semblables et devant moi dressés, tous défilant devant mes yeux extasiés, et je découvre enfin ma capacité à me mouvoir en leur sein, je vis, j'existe, et puis parmi eux évoluer, passer l'un, puis l'autre, aller vers le suivant, et chaque nouveau pas est une découverte, ombres chinoises se découpant contre le ciel, dentelle de nervures et d'arborlescences, gravures japonaises d'encre se révélant en pleine lumière, changeantes et à l'infini répétées, et nous pourrons en faire le tour, mon amour, puisque la terre est ronde, rêve éveillé.






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