jeudi 4 novembre 2010

C’était le petit matin, la lumière était claire, pure, limpide, fébrile. Non, celle qui était fébrile c’était moi, et il était une heure et quart, pas huit.
Dans l’escalier ça sentait encore le pain de la boulangerie d’à côté, j’avais fini par saisir, dans l’un de ces accès soudains de lucidité éthylique, la raison de la présence chaque matin d’un grand nombre de baguettes à peine défraichies dans la poubelle de la cour.

Le tout communiquait. Et je le lui dis.

Chez moi, mais pas chez moi. La clef, mais pas les rouages, ou tout juste.

Devant la porte, ses yeux s’attardaient sur mes lèvres. Oui. Aurevoir. Je m’étais regardée une dernière fois dans le miroir, mais j’étais consciente de mes cheveux défaits, des lunettes qui les retenaient, de la hanse du sac sur mon épaule, le poids de ma vie du week-end achevant de coller une longue robe blanche et légère à mon corps moite.

Longtemps j’étais restée allongée près de lui, dans cet éclair de robe à la fermeture ouverte.

Impossible de dormir, impossible de fermer l’œil, sans doute mon cœur battait-il encore, comme hier soir même et comme aujourd’hui je continue de le sentir, donnant le change, cachant l’affolement. La surprise de mes mains découvrant ce corps, ses cils, quelques heures après.

De ceux qui rendent les femmes jalouses.

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