mercredi 8 juin 2011
mardi 31 mai 2011
On se perd- Automne 2010
Dans cette brume de nerfs, de peau qui se ride, de psoriasis venu grignoter notre cuir chevelu pour nous donner les signes- oui ma vieille, toi aussi, tu vieillis.
Et tes amis partent.
Le double reflet d’un même miroir- une nuit à Lisbonne, celle de la brume éthylique, de la légèreté, de l’audace. Celle des retrouvailles, de la mascarade, et du doute.
Un corps nu que l’on observe, un corps nu que l’on interroge.
Regarder l’autre avec étonnement, voire condescendance. Quand ce n’est nullement ce qui nous habite.
Qui est cet être posant une main sur moi ? Pourquoi ? Que fais-je là ? A quoi on joue ? Et en même temps, que ferais-je, si je n’étais pas là ?
La mascarade, le mouvement répété, incessant- eh oui, c’est nul, quand hier c’était transcendant. C’est vide de tout, de sens, et de sang, on fait semblant, quand soudain, éclat, éclair, il y a finalement de l’amour le mystère puisqu’à nouveau touchée, en plein cœur, en pleine tête, à nouveau prête, et abandonnée. Délices.
- A quoi tu penses ?
- A Prague.
Oui mon cœur qui n’est pas mon cœur, je pense à Prague, et que veux-tu que je te dise.
- T’as failli répondre « Au boulot ».
- Ah nan… quand même pas… jamais.
Je suis vexée. Je souris mais je suis vexée. Qu’est-ce qui, chez moi, peut évoquer cela ? Ne suis-je pas la femme qu’ils me décrivent, traînant avec elle son aura de fantasmes et de plaisirs inassouvis ?
Non, je suis aussi celle qui répond « Oui » comme elle bâillerait, à son amant qui la reprend, celle qui rougit à certaines pensées, celle qui met des heures à avouer, celle qui jamais le doigt ne lève, et qui tout bas, pense.
vendredi 20 mai 2011
Citron poivre chocolat
Rentabiliser complètement l’appartement de Jérôme. Nécessaire et obligatoire.
Bon, et d’autre part, besoin, car triste le soir et le matin. Besoin de donner du goût à la vie, un
autre goût, citron poivre chocolat, quelque chose en somme.
Bambous verts d'un orage qui ne gronde pas.
La maison est trop grande pour moi.
Faut se rappeler qu’il me fait, qu’il m’a fait peur, faut se rappeler qu’il est cinglé, faut se
souvenir qu’il n’est pas à moi, qu’il n’a pas de désir pour moi, que je résiste à lui, que je
m’ennuie avec lui, que je suis pesante, silencieuse, discrète, maladroite avec lui, que je suis
posée sur un lit, attendant, ni moi ni une autre, satisfaite de trop, satisfaite de n’importe quoi,
insatisfaite de tout, attendant, espérant, vie intérieure, quand l’extérieur est mort, et qu’il ne
fait que pleuvoir dehors.
But no no no, I will go, I have to go, what is there to do or say. We can’t live together.
Et c’est faux à nouveau, je me mens, je me raconte des cracs, avec toi non plus je peux pas.
La solution réside peut-être dans l’échange de livres. Oui, j’avais besoin de lire les mêmes
livres que toi, de savoir qu’à travers le décalage géographique, sentimental, alcoolique,
hormonal, nous puissions nous retrouver derrière des mots.
J’avais besoin de toi, j’avais envie de toi, et je me réfugiais auprès de Solal.
jeudi 19 mai 2011
Rain
J'aime pas les talons claquants dans le couloir
Les matins dans les ascenseurs
J'aime pas les "- ça va? - il faut bien"
J'aime pas les regards heureux des imbéciles en meute
Les blagues de collègues entre eux
J'aime pas les en-cas de midi achetés dès onze heures, pour être sûrs de pas se retrouver sans choix
J'aime pas le carrelage froid
J'aime pas les baisers routiniers, hauts, sur la pommette
J'aime pas la soufflerie des frigidaires
J'aime pas quand la porte des escaliers de service à la dérobée est fermée
J'aime pas les toilettes partagées
J'aime pas les gens qui n'entendent pas les vélos arriver
J'aime pas leurs chiens
J'aime pas la grosse chaleur dès le matin
J'aime pas les bus trop pleins
J'aime pas qu'il pleuve sur mon vélo resté seul, dehors
J'aime pas dérailler
J'aime pas la graisse noire de la chaîne sur mes doigts
J'aime pas les passants jamais là
J'aime pas quand il me répond pas.
Les matins dans les ascenseurs
J'aime pas les "- ça va? - il faut bien"
J'aime pas les regards heureux des imbéciles en meute
Les blagues de collègues entre eux
J'aime pas les en-cas de midi achetés dès onze heures, pour être sûrs de pas se retrouver sans choix
J'aime pas le carrelage froid
J'aime pas les baisers routiniers, hauts, sur la pommette
J'aime pas la soufflerie des frigidaires
J'aime pas quand la porte des escaliers de service à la dérobée est fermée
J'aime pas les toilettes partagées
J'aime pas les gens qui n'entendent pas les vélos arriver
J'aime pas leurs chiens
J'aime pas la grosse chaleur dès le matin
J'aime pas les bus trop pleins
J'aime pas qu'il pleuve sur mon vélo resté seul, dehors
J'aime pas dérailler
J'aime pas la graisse noire de la chaîne sur mes doigts
J'aime pas les passants jamais là
J'aime pas quand il me répond pas.
mercredi 18 mai 2011
La Poison
Comme l'habitude reprenait son cours, comme la crainte s'était estompée, l'attente effacée, comme le jour était redevenu facile, et doux, les marguerites matinales clémentes, la rangée des arbres ordonnée, le matin au matin semblable dans son étui de coton vert, j'ai lancé une nouvelle flèche, petite, toute petite, telle la reinette.
Et,
À nouveau,
j'ai hâte.
Et,
À nouveau,
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