jeudi 3 juillet 2014

Friend Ship (has sailed?)


Étrange revirement des choses, lorsque l'on a fini par trouver un compagnon de route, un vrai, de ceux sur lesquels on peut compter, de ceux qui sont vraiment là pour soi, pour nous, et pour la vie à deux.
Lorsqu'on ne souffre plus des affres de l'amour et que l'on peut sur son amant se reposer, avec lui, ensemble, avancer, savoir que tout est bien que tout est beau que tout est... boche, et que pour le drame il faudra aller chercher ailleurs, car on a de quoi nourrir et abreuver notre coeur.

Plus de tourmentes, plus de déceptions, plus de chutes. Plus d'illusions, plus de coups bas, plus de terribles transformations.
On aime, on est en couple, et ça marche! et c'est facile. Et bon. Et doux. Et passionnant.
Grande première sur terre aux femmes qui aiment.

Oui.
Mais alors là? Quoi?
Découverte d'un autre mal de la planète, un mal étrange, nocif, sournois, violent, et qui rarement avait frappé, auparavant. Un mal qui ronge et qui rend faible, un mal qui profondément attriste, et fait basculer les fondements. Tout tombe à terre, boum! patatras! On avait pas vu ça comme ça.

L'amitié.
Les amitiés maléfiques.

La trentaine passée, une énième nouvelle vie commencée, on doit alors se confronter à cette réflexion qui jamais auparavant ne nous avait vraiment effleurée: c'est quoi, l'amitié?
qui sont mes amis? où? comment? à partir de quand?

Car l'arrivée dans une nouvelle vi(ll)e s'accompagne d'une redistribution des cartes, ainsi que d'une réaffirmation de qui est véritablement là, ou pas.

Il y a les amitiés dans lesquelles on tombe sans réfléchir, brutalement, comme en coup de foudre. Celles qui s'apprivoisent et qui aiment à mûrir. Celles qui, timides, font trois pas en arrière avant de plonger vraiment.

Il y a celles de toujours, qui nous écrivent de vraies lettres, de celles que l'on reçoit sur papier, sur le paillasson déposées, avec un timbre, et des baisers.
Il y a celles qui nous demandent conseil pour les choix cruciaux de la vie, parce que l'on compte, parce que l'on est de part et d'autre compris.
Il y a celles qui poussent à entreprendre à deux, à construire ensemble, à toujours davantage partager, vivre, expérimenter. Voyager.
Il y a les silencieuses dont on n'entend pas parler des mois durant mais qui, une fois devant soi, à nouveau, et comme au premier jour, nous retournent droit au coeur, lien permanent, fort, coloré.

Et il y a les autres.

Les châteaux de cartes.
Les nuages de fumée.

Celles à qui l'on se donne, pour venir ensuite s'écraser contre la porte fermée.
Celles en qui l'on croit, pour tomber plus bas.

Il y a celles qui trompent et qui manigancent.
Celles qui manipulent.

Celles qui, au beau fort de la courbe ascendante, dessinent alors un looping majestueux, pour mieux accélérer la chute, faire mourir l'échange et se briser la beauté des illusions qui nous disaient que l'on avait là un(e) nouvel(le) allié(e).

Tristesse. Blessure. Incompréhension.
Violence de ces amitiés maléfiques qui viennent vous frapper en pleine face et au moment où l'on s'y attendait le moins.

Étrange revirement de situation qui veut que ce ne soit plus par les hommes que l'on souffre, mais par ces êtres à qui l'on avait ouvert sa vie, qui entraient dans la ronde, danse, liberté, partage, diversité.
Étrange tournant de la vie qui veut que ce soit ces femmes que l'on aimait qui nous blessent et nous délaissent, nouveau visage, haine, jalousie, indifférence, mal désormais, et malheureusement, acquis.

Alors, à tous et toutes les autres, les vrais, les bien réels, à tous ceux et toutes celles que j'aime et en qui je crois, dur comme fer, fort comme le bois, je veux ici dire celles et ceux qu'ils sont pour moi, mon sel, ma vie; mon besoin, ma nostalgie;
mes aimés, mes amis,
mes frères.






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