mercredi 15 mai 2013

Quel amour?

Et si l'idée de l'amour exprimée dans le fameux mythe de Platon ne se référait-elle pas finalement à autre chose?

Non pas, comme il est commun de penser, à cette idée d'un être fait de deux corps, de deux alter égos unis et épris l'un de l'autre, composant l'être parfait, l'harmonie faite homme, celle qui, une fois divisée (ô malheur, ô blessure la plus profonde), donnerait deux êtres éperdus, séparés, cherchant à tout prix, coûte que coûte et par besoin vital, leur autre, leur autre, leur ayant été arraché.

Et si elle se réferait, non pas à cette idée-là, mais à celle, plutôt, et plus douloureusement banale, de la mère et de l'enfant, de l'enfant, vivant en sa mère, de la mère, emplie de l'enfant. Et une fois l'accouchement, une fois la séparation, la vie, la route, le grand chemin, alors horreur, alors déchirement, incapacité à vivre, et quête absolue infinie et illimitée de l'autre, de l'autre, par, avec et en soi, que l'on voudrait retrouver.

Alors? Confusion? Et incapacité de jamais ressentir à nouveau ce par quoi nous sommes venus à la vie, à la conscience, à la condition d'être étant?
Alors?
Mythe?
Impossibilité?



"Il faut toujours connaître les limites du possible. Pas pour s'arrêter, mais pour tenter l'impossible dans les meilleures conditions"?

et de là:
"Je sais qu'il existe aussi des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe"?


Je pose la question...


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