jeudi 19 septembre 2013

Complainte de la femme aimée (au XXI° siècle)


"Fait chier toute cette merde

Elle est où la condition de la femme?

Qu'est-ce qu'il est normal d'accepter/ pas normal d'accepter? 
Pourquoi on devrait dormir la fenêtre ouverte alors qu'on a froid?
Pourquoi on mettrait de l'ail dans la sauce quand on la digère pas?
Qui a décrété ça? 

Pourquoi on devrait rester cool, quand l'énième verre de bière vient tuer la soirée? 
Pourquoi on doit toujours écouter les histoires du passé, 
de la vie d'avant, en 2010, 2009, 2008, 2007, 2006, 2280? 

Pourquoi il faut toujours rester polie devant tout le monde, quand on va pas bien et qu'on aimerait que l'autre s'en aperçoive?

Pourquoi est-il toujours notre priorité, lui, là, quand bien même on aimerait être plus cool, plus détachée? Pourquoi c'est comme ça en nous, et pas autrement? 
Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à prévoir ou faire autre chose, si on sait qu'il est libre et aimerait passer du temps avec nous?

Pourquoi est-ce que, quand il travaille, il fait toujours la fête?
Pourquoi est-ce que nous, quand on travaille, on est sagement à la maison, devant un ordinateur? 
Pourquoi est-ce que, quand on travaille, on fait pas la fête?

Pourquoi est-ce qu'on a toujours du temps pour lui?
Pourquoi est-ce qu'on n'est pas nous aussi parties des semaines durant, dans tous ces pays, sur toutes ces routes, avec tous ces gens, tous ces hystériques? 

Pourquoi est-ce qu'on ne vit pas autrement?
Pourquoi est-ce qu'il ne vit pas autrement?

Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à trouver la sérénité? 
Pourquoi est-ce qu'on préfère rentrer à la maison plutôt que de s'évertuer à tenir dehors, même si on sait qu'on ne dormira pas?
Pourquoi on ne dort pas?

Pourquoi on se réveille en ayant envie de pleurer pour une futilité, quand en face vit un réel chagrin?

Pourquoi ça reste dur tout ça?

Pourquoi est-ce que quand on veut enfin être un peu altruiste, un peu gentille, parce qu'il a besoin de nous, parce qu'on pourrait faire la différence, pourquoi est-ce qu'on tient trois jours et que soudain c'est l'explosion?

Pourquoi on doit toujours revenir à soi?

Pourquoi, en étant là pour lui trois jours durant, pourquoi, en s'oubliant un peu, on en arrive à se demander quelle est notre place?
Pourquoi on pense vivre dans les années 30?
Pourquoi on a l'impression de pas exister entièrement, de pas être prise en considération?

Pourquoi il faut alors provoquer, pleurer, dire et parler de soi?
Pourquoi il faut toujours faire entendre sa voix?





Et pourquoi toujours pas de confiance en soi?"














jeudi 29 août 2013

eenie meenie minie oh!

2011: après le chaos vint le cadeau, la grâce extérieure
2013: on y est maintenant,  on est là. Alors: paix intérieure!

Y croire.
Je peux le faire.
ELLE PEUT LE FAIRE!!

Y croire.
Arrêter de hurler à l'horreur. Arrêter de penser par les pores que ça recommence. Arrêter de suivre un instinct vieux de mille ans, le contraire des sages. Pas née en Chine ou en Inde ou au Tibet les gars, non non non non, Paris les mecs, Paris, ville des mille et infidèles. Les chacals et la charolaise.
Label Rouge, mon gars, tu m'en diras des nouvelles. Croque là-de'dans, croque là-d'dans, croque là- d'dans, et tu verras Montmar-treuh!

Alors STOP maintenant.
Revoir le tout.
A zero j'ai dit, la boule. LA boule. Une. Ronde, ferme et polie, au soleil.

IL EST CINQ HEURES! ET TOUT! VA BIEN!


- Tapon! Tapon!
- Heron, heron, petit. Pas "Tapon".



lundi 19 août 2013

I like you, I'll kill you last.

Il n'était plus couvert de cambouis, il avait retrouvé une jolie chemise, qui cachait un débardeur noir élégant, et je savais combien douce était sa peau, percevais la chaleur de son corps, quand bien même il n'arrêtait pas un instant, quand bien même en mouvement perpétuel, me parlant, gentiment, me regardant à peine.

Lorsqu'il me fit part de l'horreur, sur le ton gourmand bien que toujours discret de l'aventure à venir, sans en faire des tonnes donc, simplement de manière vraie, simplement là, simplement, oui, simplement BAM! comme ça, entrée, entrée dans nos vies, entre nous, immense, suprême et infernale, lorsqu'il m'en fit part, donc, je sentis tout mon corps mon ventre et mes entrailles se tordre et s'embraser, et je sus, presque instinctivement, et immédiatement, deux choses:

- j'étais capable, je pouvais, il me serait possible de supporter l'horreur. j'avais ce qu'il fallait pour continuer à vivre, je pourrai le faire, j'y parviendrai.

- je ne voulais pas y parvenir. car pour y parvenir, il me faudrait traverser cette douleur, la vivre, pour en venir à bout.
et la vivre, non.
ce n'était pas au-dessus de mes forces, j'avais ce qu'il fallait pour y arriver; c'était au-dessus de ma volonté: je ne voulais pas avoir à la vivre à nouveau.
non.

Je sortis donc le flingue apparu par magie dans mon sac, et le lui tendit, canon vers moi:

- Shoot me.





















Et il en est de même des autres terreurs, que plus jamais ne voudrais vivre. Qui de l'oeuf ou de la poule? Est-ce en y pensant trop, est-ce en s'y préparant, qu'on les fait advenir? Si je parvenais à les ignorer, si j'arrivais à purifier ma pensée de ces anticipations funestes, n'auraient-elles jamais lieu?
Elles sont de deux natures, mais pour l'une comme pour l'autre, nul ne sait jamais si elles viendront à exister véritablement, de notre temps. Qui sait quand nous prendrons fin? Qui sait quand quoi se produira?

La sagesse?
où?
en nous?

Oui... d'accord... peut-être...

et aussi,
et parce que quand même,
aller le chercher, aller le retrouver, lui, le vrai, ouvrir la porte, voir son sourire à la fois doux et malicieux, aller à lui, contre lui se blottir, dans son cou, et rire doucement, de honte et d'amusement...





lundi 22 juillet 2013

Il s'appelle Lâcher Prise.

L'après coucher du soleil, lorsque le ciel devient rose et violet.

Prendre la paix, s'en emplir. 
Laisser la peur. 
Elle n'a plus rien à faire ici, en nous.

Il faut croire, et aimer.

J'aime. 



mardi 16 juillet 2013

Berlin

Le vieux fantasme, le cliché qui rouille...
Mais finalement, on est tombés dedans, et maintenant, il faut se redresser, et vivre, vivre, vivre, il faut bien vivre les enfants.

Ils l'avaient dessinée à même le trottoir, avec leurs craies de toutes les couleurs, leurs paillettes. Ca miroite, ça scintille, on trouve ça beau, mais tu fais comment, une fois dedans?

Ca y est, t'y es, c'est devenu chez toi. Et après?

Elle est à l'image de rien ni personne, de tous et de chacun, on est tombés dans le champ des possibles.
Tu peux la modeler comme tu veux, tout y est, tout est là: et qu'est-ce que tu vas en faire?

Plus de limite, plus d'obstacles, plus de règles ou de principes. A toi de tout faire et de tout créer, à toi de border, de savoir, à toi de dessiner. Pour pouvoir te laisser aller. Entièrement. Et c'est bien là le déchirement, la montagne infernale, le paradoxe.

Dans une ville où merveilles et enfer se côtoient, il te reste à te définir: toi. Et tes pairs.
Et faire de ton reflet, la paix, la vie. Ta ville.

C'est là... C'est là... Que je voudrais vivre... 




vendredi 7 juin 2013

La Jalousie ou Le Motard Masqué

Ils marchaient dans la forêt, extatiques, heberlués, comme cela arrive.
Ils marchaient jusqu'à épuisement, tant il fallait vivre et voir, sentir et prendre, découvrir et partager.
La fatigue se faisait sentir, et les membres faiblissaient, comme leurs forces.
Mais tout de même, au loin, ils apercoivent l'une de ces chaises hautes, piedestal de bois pour les gardes forestiers, depuis lesquelles ils observent le passage des différentes espèces.
Un nouveau but était ainsi naturellement désigné. Chasse gardée.

Ils décident d'un commun accord et sans mot dire, dans cette intuition subliminale et partagée de se rendre jusqu'à cette chaise, jusqu'à ce siège élevé.
Mais au fur et à mesure qu'ils s'en approchent, les environs se font plus nets, plus précis, et ils se rendent compte de la structure particulière du lieu: des pierres formant un cercle, un espace clos à ciel ouvert, quelque chose du bûcher, de la réunion des druides, au moment du sacrifice sous la lune.

Pris, passionnés, ils regardent, cherchent et tentent de comprendre, mais s'aperçoivent soudain qu'ils ne sont pas seuls:
il y a là, à quelques mètres d'eux, silencieux, immobile, terrible et menaçant, il y a là, chevauchant une puissante moto d'ébène, un être, homme? femme? masqué, tout habillé de cuir, et qui les regarde.

La peur, la folle panique les saisit.
Tout ce qu'ils ont jamais redouté leur envahit le coeur, ils ont peur, voudraient hurler, prient.
Affolés mais ne bougeant point, ils regardent l'être les regarder.
Doucement, car le temps est un allié, l'être se meut, faisant sans ciller rugir le moteur de sa monture.
Et, doucement, majestueusement, se dirige vers eux.

Paniqués, morts de peur, mais ne bougeant pas, ils le regardent avancer, le regardent venir, lui, le maître, la maîtresse, lui, le magistral, lui, le tout puissant, décidant de vie et d'amour, lui, trancheur de tête, décapiteur de coeurs, lui, qui les a choisi comme victimes.

Et plus il avance, et plus il devient large, large, large, mais en vérité non pas large mais gros, gros, et petit, et gras!, un ventre, une chemise, un casque apparaissent, et plus il devient gras, et plus la moto devient petite, petite, toute petite, minuscule, un scooter, une mobylette, en vérité.
Le petit homme gras arrive à leur hauteur, pétaradant de mobylette.
Il s'arrête.
Relève la visière de son casque.
Une tête bonhomme apparaît.

- Oui, bonjour, je voulais juste vous demander, s'il-vous-plaît, de rien faire brûler, de pas allumer de feu, parce qu'après ça met la forêt en danger, c'est dangereux....


mercredi 5 juin 2013

Syndrome du R


Ca commence à venir... peut-être.

C'est déjà arrivé auparavant, puis il y eut rechute.

Mais doucement, avec le temps, avec son amour, peut-être pourrais-je, peut-être 
commencerais-je à ne plus craindre, à ne plus redouter, à ne plus unter leiden, "unter" car ce fut un poids tel, que dis-je, un poids: écrasée sous la montagne mais respirant, mais pensant, mais éprouvant encore.

Doucement, avec le temps, et avec son amour, les grands R ne me font presque plus peur, je casse les bibelots que je veux en éclatantes particules, les fait retomber, légères et transformées, confettis désirées de ma nouvelle vie.

Doucement, peut-être, et avec son amour,
je me dis, me dirai, que tout est bien, tout, serein, dans le plus compliqué des mondes...

On va voir... On prie... Et on chante Ohm Shanti...